L’arbre et la ville

Conférence aux multiples résonances

La conférence qui s’est tenue le samedi 30 novembre 2019 dans la salle « La rotonde » 5 rue Royale à Versailles a été un franc succès. Elle n’a pas seulement attiré 80 personnes venues écouter et échanger avec les deux intervenants de référence : Michel Béal, directeur de l’agence Ile de France Ouest de l’Office National des Forêts, et Cathy Biass-Morin, directrice du service Espace Verts de la ville de Versailles, elle a aussi fait l’objet dans les jours qui ont suivi de nombreux commentaires et de multiples mises au point dans diverses associations versaillaises. Il faut dire que les exposés ont été riches et instructifs, révélateurs de l’état sanitaire inquiétant des arbres, qu’ils soient en forêt ou en ville, face aux évolutions du climat et de la société humaine.

Après une courte introduction présentée par Anne Boisroux-Jay, présidente de l’association Versailles Environnement et Initiatives (VEI) et par Pierre Desnos, président de l’Association des Amis des forêts de Versailles et Fausses-Reposes (AAFVFR), Michel Béal a présenté l’approche forestière de la gestion des arbres en zone périurbaine puis Cathy Biass-Morin a détaillé l’état du parc arboré de Versailles et exposé les diverses approches utilisées pour faire face aux multiples menaces qui pèsent sur les arbres (urbanisme, incivilité ou maladies).

Principaux enseignements à retenir

Du fait du réchauffement climatique, du commerce mondialisé et de la mobilité générale des personnes et des services, les maladies des arbres sont plus nombreuses et plus rapides à se propager depuis quelques années. C’est vrai notamment pour le chancre coloré du platane qui vient d’atteindre l’Ile-de-France, et qui menace donc aussi Versailles. C’est vrai pour le phellin du chêne qui est de plus en plus virulent, c’est aussi vrai pour la maladie de l’encre qui attaque surtout les marronniers (la forêt de Versailles commence à être fortement touchée, la forêt de Montmorency a perdu récemment la moitié de ses arbres en raison de cette maladie), c’est encore vrai pour la chalarose du frêne et d’une manière générale pour tous les champignons lignivores (mérule, polypore ou armillaire) qui attaquent parfois l’arbre de l’intérieur et le rongent sans que cela ne se voit si ce n’est par des houpiers dégarnis et par des branches qui tombent sans raison apparente. Pour les particuliers ou les résidences en ville, si de tels symptômes se déclarent, il faut évidemment abattre les arbres concernés et souvent leurs voisins de la même espèce et les remplacer par d’autres essences (et/ou d’autres souches génétiques) après avoir fait expertiser les victimes par des spécialistes. Il ne faut pas oublier de signaler ces cas au service des Espaces verts de la ville afin qu’une vigilance soit assurée en périphérie et pour éviter qu’il y ait propagation. Dernière remarque : jusqu’à présent, il n’y pas de véritable traitement pour la plupart de ces maladies. La seule solution pour ne pas être trop exposé consiste à varier les essences, à veiller à un écosystème sain pour les arbres (pas de tassement du sol, pas de chocs ou de blessures, pas d’élagage trop sévère). D’une manière plus générale, pour assurer la pérennité des espaces boisés ou arborés, il faut renouveler les arbres, que ce soit en forêt ou en ville.

Présentation de l’Office National des Forêts : Pourquoi les préserver ? Comment les renouveler ?

Présentation de Mme Cathy Biass-Morin : La gestion durable des arbres en milieu urbain à Versailles